Je pensais à ça cette semaine… J’ai baptisé ce blogue « Ce que j’ai dans le ventre » en pensant à l’être humain qui allait se former dans ma bédaine. C’était une expression connue et il y avait le double sens qui rendait le tout sympathique, drôle et légèrement irrévérencieux.
Ben coudonc, je pense que la vie m’a prise au pied de la lettre.
« Ce que j’ai dans le ventre » est une expression qu’on utilise lorsqu’on est devant de grands défis et qu’on doit démontrer du courage, de la ténacité, de la persévérance. Depuis la création de cet espace, je n’ai jamais été autant challengée physiquement et émotivement.
C’est un peu bizarre quand on s’y arrête. Prédiction inconsciente? Situation responsable? Pur hasard?
Jonathan et moi lisons L’espèce fabulatrice de Nancy Huston de ces temps-ci. C’est très à-propos:
Ils disent, par exemple : Apollon. Ou : la Grande Tenue. Ou : Râ, le dieu Soleil. Ou : Notre Seigneur, dans Son infinie miséricorde. Ils disent toutes sortes de choses, racontent toutes sortes d’histoires, inventent toutes sortes de chimères. C’est ainsi que nous, humains, voyons le monde : en l’interprétant, c’est-à-dire en l’inventant, car nous sommes fragiles, nettement plus fragiles que les autres grands primates. Notre imagination supplée à notre fragilité. Sans elle – sans l’imagination qui confère au réel un Sens qu’il ne possède pas en lui-même – nous aurions déjà disparu, comme ont disparu les dinosaures. N.H.