Hier soir je suis allée voir l’exposition Le monde du corps 2 au Centre des Sciences. Depuis une semaine que je faisais des jokes de cadavres avec ma soeur Nadine, j’avais hâte de savoir ce qu’il en était. J’étais un peu sous le choc au début de voir tous ces écorchés éventrés exhibés… Puis finalement, on s’habitue et ça devient banal. J’ai appris beaucoup de trucs et j’étais surtout fascinée de comparer des organes sains avec des organes malades.
Puis, je vois au loin une bannière qui annonce la partie Système reproducteur et génital (quelque chose comme ça). Ummm. Je sais pertinemment qu’il y a un foetus exposé, des madames se sont exclamées « as-tu vu comment y’était petiiiiiiiiiiiiiiiit! » près de moi, ailleurs dans la salle. Je redoute un peu ma réaction mais ma curiosité l’emporte.
Je m’approche donc d’une première table vitrée. Je vois au loin un foetus de 5 mois qui flotte dans un tube transparent. Oufff. C’est presque un bébé. Les larmes me montent au yeux. Je ne suis pas capable de regarder une seconde de plus. Je mets à pleurer. Une chance que Jonathan est pas trop loin derrière. On se retire dans un coin et on se console. On est encore triste.
Je m’essuie les yeux et je rejoins Nadine et Valérie qui attendent leur tour près d’un autre display. Sur celui-là, dans des tout petits tubes transparents, des embryons de la semaine 4 à la semaine 8. On part du grain de sable à la crevette. Je ne peux pas m’empêcher de remarquer à voix haute à la dernière éprouvette: « Le mien, y’était comme ça ». Et puis là ma gorge se serre (encore en ce moment, alors que j’écris elle se serre) et je tente de trouver la sortie au plus vite avant d’éclater en sanglots. Jonathan a l’oeil rouge aussi alors qu’on se dit que cette aventure n’est pas encore finie.
J’imagine que le fait de voir le minuscule bébé de huit semaines a matérialisé une partie de ma peine et l’a fait revivre. Ça m’a beaucoup shakée. Combien de sursauts vais-je vivre encore?